Généralités sur La Traduction et L'Interprétariat

Comprendre la traduction :


  • Traduire

Pour mieux appréhender le domaine de la traduction, il faut admettre que rien n’est plus complexe qu’une langue, et donc a fortiori qu’une traduction. Traduire, c’est transposer une idée d’une langue vers l’autre. Cependant, si aujourd’hui la traduction automatique est utile pour comprendre le sens général d’un document, elle ne produit pas de traductions acceptables.

  • Traducteur :

Si être bilingue est un état, traduire est un métier : Il y a autant de différence entre « parler couramment » une langue étrangère et traduire convenablement, qu’entre savoir compter et être comptable. Un traducteur ne peut et ne doit traduire que vers sa langue maternelle : rares sont les exceptions.

  • Agence de Traduction :

Le rôle de l’agence de traduction est d’assurer l’adéquation entre les compétences d’un traducteur et un projet précis, avec un délai et un budget donnés. Les prix pratiqués en agence sont variables : Entre des prix forts qui révèlent des coûts de structures excessifs, et des prix faibles, qui trahissent soit du travail d’amateurs, soit du travail au noir (ce qui revient souvent au même) et faute de pouvoir toujours mesurer la qualité d’une langue inconnue pour le client finale, il convient de choisir un prestataire de confiance, qui vous rendra une traduction de bonne qualité dans les délais impartis.

Traduction, s’exprimer à l’écrit:

S’il est toléré de parler une langue étrangère en faisant des fautes, dans la mesure où l’on parvient à se faire comprendre, l’expression à l’écrit est beaucoup moins indulgente. Et bien que tout le monde soit censé comprendre un texte en anglais, un non-anglophone assimilera deux fois moins d’informations en anglais que dans sa propre langue.

Interprétariat, s’exprimer à l’oral :

L’interprétariat est la restitution orale aussi fidèle que possible des interventions d’une langue vers une autre. Il existe plusieurs formes d’interprétariat : le simultané, le consécutif, et le chuchotage, chacune utilisée selon le type de conférence, les moyens à disposition, le temps imparti et le nombre d’auditeurs.

Traduction assermentée :

Il s’agit d’une traduction officielle, d’une traduction signée par un traducteur auprès des tribunaux français. Le traducteur signe ses traductions ainsi que les originaux en apposant son sceau et sa signature. L’intérêt d’une traduction assermentée est d'être considéré comme conforme à l'original par une administration. Pour une traduction assermentée de documents, n’oubliez pas que les traducteurs sont plus rares et les délais plus longs que pour une traduction dite libre. En France, les traducteurs assermentés ne peuvent traduire que du ou vers le français.

Confidentialité :

Tout traducteur professionnel, qu’il soit freelance ou agence est soumis au secret professionnel le plus strict.






L’interprétariat


Vous avez besoin d’interprètes pour




  • Rencontrer un partenaire étranger :

Un interprète de liaison, qui travaille sans matériel, est nécessaire, pour vous permettre d'échanger simplement avec votre interlocuteur.


  • Organiser une réunion avec des étrangers :

Pour une réunion informelle avec deux langues de travail, l’interprète peut travailler avec du matériel portable (émetteur et casques) afin de gagner en rapidité et en efficacité sans alourdir les coûts. Deux interprètes sont cependant nécessaires pour travailler au delà d'une heure.


  • Organiser une conférence sur un ou plusieurs jours :

La mise en place une traduction simultanée est indispensable. Afin de rendre cette traduction transparente pour les participants, il convient d’installer des cabines pour isoler les interprètes et un technicien pour gérer le son et des casques sur lesquels les participants sélectionneront la langue de leur choix.

Deux interprètes par langue sont nécessaires, et se relayent toutes les 20 minutes.


  • Organisez une conférence de prestige :

Vous avez la possibilité de travailler soit avec la traduction simultanée, soit, si la durée de la conférence le permet, privilégier l'interprétation consécutive. Ce mode de traduction multiplie le temps de l'intervention, mais, si l'interprète est brillant, c’est certainement la plus prestigieuse.


  • Vous préparez une conférence plurilingue…

Pensez au matériel pour la traduction simultanée :
Présenté dans une mallette servant à recharger les casques, chaque émetteur fonctionne en HF sur 1 ou 2 fréquences, ce qui permet une certaine interactivité très utile pour les réunions bilingues qui rassemblent jusqu'à une cinquantaine de personnes.


  • Préparer la conférence avec les interprètes :

Dans la mesure du possible, le client doit donner aux interprètes un maximum de documentation pour préparer la traduction simultanée car, en cabine, l'interprète n'a pas le temps de chercher ses mots ou de réfléchir à un concept. Il doit donc être au courant des thèmes abordés avant la manifestation et avoir préparé son vocabulaire. Les orateurs qui lisent leur texte doivent impérativement le communiquer aux interprètes (on lit beaucoup plus vite qu'on ne parle).

Les films et vidéos ne seront traduits que s'ils ont été visionnés par les interprètes avant la conférence.

Les orateurs doivent parler dans un micro car sans micro, pas de traduction.

Différentes méthodes d’interprétation… 


  • L’interprétation consécutive :

L'interprétation consécutive consiste à restituer dans l'autre langue les propos de l'orateur après lui. Durant le "discours" original, l'interprète prend des notes qui l'aideront à reproduire fidèlement et intégralement le discours dans l'autre langue.

La durée des "morceaux" interprétés est très variable : depuis une minute jusqu'à 15, voire 30 minutes. La bonne moyenne consiste à laisser la parole à l'interprète toutes les 5 à 10 minutes : de cette façon on ne lasse pas l'auditoire et l'interprète dispose de développements bien structurés utiles pour une bonne consécutive.

La prise de notes par l'interprète n’est pas une sténographie, il n'y a pas de "système de notes" en interprétation consécutive. Chaque interprète note à sa façon et serait bien incapable de relire les notes prises par un confrère. Les notes ont un rôle d'aide-mémoire pour permettent à l'interprète de ne pas perdre le fil du raisonnement développé. Elles se résument à quelques mots-clés et aux enchaînements de l'argumentation. L'interprète note et traduit non pas ce qu'il entend, mais ce qu'il comprend.

  • L’interprétation simultanée :

La simultanée se pratique dans une cabine vitrée insonorisée ; l'interprète reçoit les propos de l'orateur par un casque et les traduit simultanément dans un microphone. Les auditeurs entendent l'interprétation également dans un casque relié à un récepteur leur permettant de choisir la langue et de régler le volume. L'interprétation simultanée offre un gain de temps significatif par rapport à la consécutive, au prix, parfois, d'une moindre élégance dans la formulation.

  • Pratiques Hybrides :

Pour conclure la présentation des différentes pratiques il convient de mentionner le chuchotage et le "bidule" :

-Le chuchotage, comme son nom l'indique, consiste à chuchoter l'interprétation pour un nombre très restreint d’auditeurs (maximum 3), faute de quoi le chuchotage devient rapidement du "hurlotage" ! L'interprétation est simultanée mais se fait sans aucun équipement.

-Le "bidule" désigne un équipement très rudimentaire, dans lequel les auditeurs sont munis de casques et l'interprète d'un microphone. Il n'y a pas de cabine. C'est en fait un chuchotage permettant d'interpréter pour un nombre d'auditeurs un peu plus important.

Ces deux dernières formes d'interprétation sont à éviter : elles sont éprouvantes pour les interprètes et gênantes pour les participants. Mais dans certains cas (absence de cabines, budgets très limités, contraintes de temps) elles peuvent dépanner.



La traduction jurée et la traduction légalisée :

Une traduction jurée est effectuée par un traducteur inscrit auprès du tribunal de première instance. Concrètement, le traducteur appose son nom et sa signature sur la traduction. Il indique ce faisant que le texte est une traduction conforme à la vérité et il lui confère un caractère officiel. Parfois, une étape supplémentaire est franchie et la traduction jurée doit également être légalisée. Une traduction légalisée est une traduction jurée estampillée auprès du tribunal de première instance, afin de déclarer la traduction légale. Au tribunal, la signature du traducteur est comparée avec celle reprise dans le registre des traducteurs.

  • La légalisation peut se dérouler de deux manières. 

Si un Etat est partie à la « Convention Apostille » (Convention de La Haye de 1961), une attestation du tribunal (une apostille) est suffisante pour les instances des Etats parties à la Convention. Dans le cas où le pays n’est pas partie à la convention, vos documents doivent passer par un processus plus long. Outre un sceau du tribunal, il sera nécessaire d’y apposer les sceaux du Ministère de la Justice, du Ministère des Affaires étrangères et de l’ambassade concernée.

  • Les Etats suivants sont à l’heure actuelle parties à la Convention Apostille: 

Andorre, Antigua & Barbuda, Argentine, Arménie, Aruba, Australie, Bahamas, Barbade, Belarus (Biélorussie), Belgique, Belize, Bosnie-Herzégovine, Botswana, Brunei, Bulgarie, Colombie, Chypre, Allemagne, El Salvador, Fidji, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Hong Kong, Irlande, Israël, Italie, Japon, Kazakhstan, Croatie, Lesotho, Lettonie, Liberia, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Macédoine, Malawi, Malte, îles Marshall, île Maurice, Mexique, Namibie, Pays-Bas, Antilles néerlandaises, Niue, Norvège, Autriche, Panama, Portugal, Roumanie, Russie, Saint-Kitts-et-Nevis, Samoa, Saint-Marin, Seychelles, Slovénie, Espagne, Surinam, Swaziland, Tonga, Trinidad & Tobago, Tchéquie, Turquie, Venezuela, Royaume-Uni, Etats-Unis d’Amérique, Afrique du Sud, Suède et Suisse. (De nouveaux Etats adhèrent régulièrement à la convention.)

  • Quel est le rôle du Traducteur-Interprète Expert Judiciaire ?

Le traducteur expert judiciaire assiste la justice dans son travail ; il est auxiliaire de justice. Il est nommé par l'autorité judiciaire et a prêté serment. Il effectue des missions d'expertise.

- Il produit la traduction certifiée d'un certain nombre de documents : actes de procédure ou de pièces produites devant les tribunaux, actes d'huissier, actes notariés, pièces administratives (extraits de naissance, actes de mariage, jugements de divorce,…), les diplômes, contrats, etc. Ces pièces doivent être rédigées en langue française ou accompagnées d'une traduction certifiée, sous peine de nullité.

Il peut avoir des fonctions d'interprète au cours d'une audience ou d'une instruction.

- Il doit être présent lors de l'interrogatoire d'une personne mise en examen ou d'un témoin ne parlant pas ou ne comprenant pas suffisamment bien la langue française, dans un Commissariat de police à la suite d'une interpellation, au tribunal lors du procès. La présence d'un interprète durant une garde à vue est obligatoire. Dans le cas contraire, la nullité des actes qui en ont découlé est prononcée.

Outre ces missions officielles, le Traducteur Expert peut également réaliser toute autre traduction pour les particuliers, avocats, entreprises, autorités etc. … selon ses domaines de spécialité.

  1. Quelle est la différence entre une traduction non assermentée et une traduction certifiée ou assermentée, visée par un Traducteur Expert Judiciaire ?
La traduction certifiée a une valeur officielle car elle est revêtue du tampon de l'Expert Traducteur. Elle est reconnue par les tribunaux et autorités administratives et est exigée pour la rédaction de nombreux papiers d'état civil, impliquant des pièces d'origine étrangère.

Le Traducteur Expert Judiciaire peut effectuer aussi bien les traductions certifiées que les traductions non assermentées; le traducteur non assermenté ne pourra certifier sa traduction conforme à l'original.

  • Pour la traduction de quels documents faut-il faire appel à un Traducteur Expert ?
Ce sont les documents rédigés en langue étrangère et à présenter en justice ou demandés par les au-torités et administrations françaises (ou étrangères) pour rédiger notamment de nombreux actes d'état civil ou officiels (acte de mariage, carte de séjour, jugement de divorce, actes notariés, affiliation à la Sécurité Sociale, adoption d'un enfant,… ) ou les documents français demandés par les consulats étrangers. Les autorités ou administrations concernées vous indiqueront si une traduction certifiée est nécessaire ou non.

Selon la circulaire ministérielle no. 76-123 du 27.2.1976, les actes étrangers devant être utilisés pour la rédaction d'un acte d'état civil français ne peuvent être traduits que par des consuls ou par des traducteurs experts assermentés.

  • Est-ce qu'une traduction certifiée conforme par un Traducteur Expert (ou traducteur assermenté) en France est valable ?
a) Dans tous les départements français - et les DOM / TOM ?
Oui.

b) à l'étranger ?
Non, pas automatiquement : cela dépend des accords passés entre les pays. La validité de traductions certifiées relève des ministères nationaux, généralement rattachés aux ministères juridiques. Il faut se renseigner auprès de l'autorité requérante ou des instances judiciaires compétentes du pays concerné.

  •  Puis-je faire réaliser une traduction assermentée à partir d'un fax ?
Un document faxé n'est pas un document officiel, il nous faut par conséquent un original ou une photocopie certifiée conforme.

Cependant, pour permettre de réduire les délais de réalisation de la traduction, le document peut être envoyé par fax pour permettre au traducteur de commencer à travailler en attendant les originaux par la poste.

  •  Combien de temps une traduction assermentée reste-t-elle valable ?
Normalement, il n'y a pas de durée de validité limite, excepté certaines pièces d'état civil. Se renseigner auprès de l'organisme demandeur.

  • J'avais déjà fait faire la traduction assermentée d'un document, et j'en ai une nouvelle fois besoin. Il m'en reste une photocopie simple. Puis-je la présenter ou alors faire certifier cette copie par une mairie ?

Non, cela n'est pas autorisé.
Par application des lois du 11 mars 1957 et du 5 février 1994, l'utilisation à quelque fin que ce soit de toute reproduction d'une traduction assermentée, même certifiée conforme, ne portant pas le sceau et la signa-ture authentiques de l'Expert ayant légalisé le texte original est illicite, passible de poursuites aux termes des Articles 425 et suivants du Code Pénal et ne bénéficie, de ce fait, d'aucune valeur officielle.