Parler le Jargon ou apprendre l'Anglais?


Jargon Business 

Créée il y a plus de trente ans, l’association Plain English Campaign (campagne pour un anglais clair) faisait figure d'association "has been" de linguistes pédants, férus de grammaire 
et d'orthographe. 

La promotion de l'anglais "clair" est désormais à la mode. Aujourd'hui, des entreprises victimes de l'usage intempestif du jargon font appel à des professionnels de la langue anglaise pour apprendre à leur salariés à communiquer efficacement avec le public. 

A l'époque des attentats du 7 juillet 2005 à Londres, il a été reproché aux secours d'abuser de leur jargon professionnel, alors qu'il est primordiale de s'exprimer clairement dans des situations d'urgence telles que celle ci, afin de pouvoir garantir une certaine efficacité.  



Le National Health Service (système de santé publique britannique) propose désormais sur son site un glossaire des termes de jargon, comprenant tant la définition du mot "accident" que l'explication concernant la "fibrillation auriculaire". 


D'où le regain d’intérêt des entreprises ou des collectivités locales, pour les cours de langues, précisément d'anglais "clair". 

Jargon Informatique


La formation coûte environ 294 € par personne s'adresse à ces universitaires et ces professionnels qui ne savent plus écrire simplement. Le premier exercice consiste à faire des phrases de 15 ou 20 mots, ce qui renvoi Proust au banc du cancre.

D'après certains spécialistes, l'incapacité de certain à s'exprimer clairement et à bannir le jargon serait du à 3 choses:


- Certains partent du principe que leur jargon est accessible à tous.

-la frime ne semblerait pas non plus étrangère à l'utilisation intempestive du jargon.

Jargon syndical
- un charabia incompréhensible est très utile pour manipuler celui qui écoute et dissimuler les faits: le tout est d'aborder un ton sûr de soi.


Finalement, il semblerait que ça ne soit plus seulement une langue qu'il faut réapprendre,  mais toute une éducation à refaire!

Dommage pour la langue!

Manuel Segovia et Isidro Velázquez, les derniers locuteurs de l’ayapaneco (AFP-DR)
L'ayapaneco est l'une des 2500 langues menacées d'extinction, faute de locuteurs. La scolarisation en espagnol obligatoire depuis le milieu du XXème siècle au Mexique, et avec elle l’interdiction faite aux enfants de parler les langues indigènes, ont largement contribué à sa quasi disparition. Ajoutons à cela les migrations de populations vers les années 70, l'urbanisation et la mondialisation, d'une quarantaine de locuteurs d'ayapaneco il y a 40 ans, il n'en reste plus que deux.

Deux locuteurs seulement et pourtant: Manuel Segovia, 75 ans, et Isidro Velázquez, 69 ans, ne s’adressent plus la parole, à cause d'une vieille querelle que personne n'a pu identifier.

Des spécialistes du projet national Gardiens de la Tradition ont tenté de convaincre Manuel et Isidro de collaborer à un projet visant à éditer un dictionnaire et une grammaire pour  sauver la langue ayapaneco, mais ce fut peine perdu: les deux linguistes qui vivent pourtant à une centaine de metre l'un de l'autre n'ont plus rien à se dire. 

Dommage, pensent les experts. Pourtant, même si les deux locuteurs de l'ayapaneco n'étaient pas en froids, pour que la langue perdure, il aurait fallut qu'ils la transmettent à leurs enfants et petits enfants, ce qui apparemment n'a pas été fait.

La difficulté à laquelle se heurtent les spécialistes linguistiques américains, qui inlassablement ont tenté de tendre le micro à Manuel et Isidro, pour analyser, classifier et consigner les mots, leur sens et leur prononciation, s'arrachent les cheveux: L'un et l'autre des locuteurs de l'ayapaneco ne sont pas d'accord sur l'exactitude des termes et le vrai sens des mots.  

Qui a raison? a priori, les linguistiques ont pris le parti de faire figurer dans leur manuel les deux variantes proposées par l'un et l'autre des locuteurs, puisque ces derniers refusent de se mettre d'accord. 

Dommage pour la langue