l'alphabet Pahawh, inventé par un illétré

Il existe un alphabet inventé par un illettré: c'est l'alphabet Pahawh,  conçu en 1959 pour les langues hmong par un paysan du Laos: Song Lue Yang. 

Les premières formes d'écriture hmong datent du début du XXème siècle, à l'initiative des missionnaires, et basées sur l'alphabet latin. Mais le seul alphabet hmong mis au point par un locuteur natif, lao-hmong, est celui de Song Lue Yang: le Pahawh. Il s'agit d'un alphabet semi-syllabique, qui a la particularité d'être le seul alphabet non syllabique créé par une personne illettrée. 
Shong Lue Yang, originaire du nord du Laos près de la frontière vietnamienne, eut le sentiment que cet aplhabet lui avait été révélé par Dieu, et cette croyance est partagée par beaucoup de Hmong. La création de cet alphabet avait pour but de diffuser la culture hmong. Shong Lue Yang fut assassiné par le gouvernement en 1971, inquiet de son influence grandissante. 
Shong Lue Yang a par ailleurs tenté sans succès de mettre en place un alphabet pour une langue Khmu (langue membre de la famille des langues Mon-Khmer)
Concernant l'alphabet Pahawh Hmong, on remarque que
- les syllabes sont écrites avec les voyelles en premier puis les consonnes, mais celles-ci sont les premières à être prononcées.
- le hmong a 8 tons qui sont indiqués dans l’alphabet Pahawh par des signes diacritiques.
- Bien que seuls quelques Hmong utilisent cet alphabet, nombreux sont les Hmong à être fiers de la création de cet alphabet par l’un des leurs.

La principale difficulté du hmong pahawh, selon le linguiste Lemoine qui étudia l'ensemble des alphabets hmong connus, réside dans la notation des tons, et dans le fait de devoir trouver un signe invariable pour chaque ton sur chaque voyelle, ce qui demande une analyse phonologique stricte, que l'auteur de l'alphabet, malgré son génie, ne pu pas produire, ce qui l'a amené à employer des signes différents pour transcrire la même voyelle à différents tons, et du même signe diacritique pour distinguer entre elles les voyelles sans tenir compte du ton. Cela complique en effet considérablement la lecture, à moins de se donner la peine de mémoriser toutes ces graphies. 

Les caractères de cet alphabet se sont pas très éloignés de ceux qu'on retrouve dans les alphabets indiens utilisés par les taï du Tonkin et des laotiens, certains se rapprochent de l'alphabet romain ou encore du cyrillique, bien qu'aucune concordance phonétique se soit observée dans la lecture. Ces similitudes sont possibles car dans le nord du Laos, se trouve une quantité de matériel militaire de récupération en provenance des pays de l'Est de l'Europe, des Etats-Unis d'Amérique, et de la Chine. Ce matériel, comme tout ce qui pouvait l'entourer, porte des inscriptions qui ont probablement inspiré son auteur dans la création de cet alphabet.

La Fabrique européenne des (jeunes) traducteurs

La Fabrique Européenne des traducteurs a pour objectif de protéger et de perpétuer la diversité linguistique. 

Cette initiative sera présenté à Arles le 9 novembre prochain, lors des 29èmes assises de la traduction littéraire. Six partenaires soutiennent ce projet, consistant à donner à de jeunes traducteurs l'occasion de travailler avec des confrères expérimentés. Sous l'égide du Collège international des Traducteurs littéraires, se retrouvent donc le CITL d'Arles, le Vertalershuis d'Amsterdam, le Collège des traducteurs de Looren, l'Association Kalem Kültür d'Istanbul, la Fondation Dar Al-Ma'mûn de Marrakech, et The Baltic Center for Writers and Translators de Visby. 

Chaque candidat, porteur d'un projet personnel de publication d'une traduction, pourra participer à un atelier bilingue de 9 semaines, réparties en résidences consécutives chez deux des partenaires du réseau.   

6 traducteurs par atelier, à raison de 3 travaillant dans un sens et 3 dans l'autre sens de la traduction, 2 traducteurs expérimentés dans chacun de ces sous-groupes, cette organisation  permettra un échange constructif entre 2 traducteurs débutants et 4 professionnels avec des rendez-vous récurrents pris avec les auteurs, éditeurs, directeurs de collection et associations de traducteurs. 

Plusieurs ateliers ont déjà débutés, et tous se termineront par la lecture publique des textes traduits, d'ici la fin de l'année prochaine. Les présentations orales seront préparées avec le concours d'un professionnel de la scène, évidement bilingue. Par la suite, une anthologie bilingue des textes sera tirée à 300 exemplaires et mise en ligne sur internet. 

La Fabrique Européenne des Traducteurs entend favoriser la circulation de la littérature et de la pensée, en rappelant que les langues sont l'essence du dialogue entre les cultures. 

L'homme qui parlait 47 Langues....


Capable de s'exprimer dans pas moins de 33 langues modernes, et 14 anciennes, soit un total de 47 idiomes, Ioannis Ikonomou, fonctionnaire européen à Bruxelles, détient le record du plurilinguisme. 
Sa dernière acquisition est l'amharique, langue parlée en Ethiopie. C'est l'aspect culinaire de ce pays qui l'aurai incité à étudier cette langue. 
Ioannis Ikonomou, de nationalité grecque, adepte donc de la cuisine éthiopienne,  est âgé de 47 ans et membre de l'association MENSA (regroupant les personnes ayant un QI supérieur à 130).
C'est lors de ses études à Harvard aux USA, qu'il a appris l'arabe, l'hébreu, le chinois, et plusieurs autres langues indo-européennes, dont certaines ont disparues. Son parcours universitaire l'a conduit à l'université de Pékin,  de Thessalonique, de Vienne, d'Oslo, de Copenhague, d’Istanbul, de Téhéran, d'Helsinki, et de Columbia aux Etats-Unis d'Amérique, et dans bien d'autres encore. 
A l'âge de 5 ans, il apprenait l'anglais, puis l'allemand. Il reconnait lui même que pour parler une langue, il ne suffit pas de l'apprendre, mais il convient de l'entretenir par la suite. Pour le lituanien ou l'arménien, à défaut justement de pratique, Ioannis qu'il lui arrive d'oublier des mots. 
Pourtant, entretenir une langue aujourd'hui, grâce aux télécommunications, est quelque chose de beaucoup plus accessible qu'il y a 20 ans. 
Sa motivation? le défi, et le plaisir combiné. Fan de littérature, de cinéma, de voyage et de gastronomie, l'apprentissage d'une nouvelle langue lui permet de satisfaire ces passions. 
Ioannis Ikonomou met cependant un point d'honneur à ne pas mélanger les langues qui se ressemblent, comme l'espagnol et le portugais, le tchèque ou le polonais, ou encore l'azéri et le turc. Il déclare apprendre la langue dans sa totalité, et chercher à utiliser le mot juste. 
Fonctionnaire européen à Bruxelles, ses langues de travail sont surtout le français et l'anglais, mais en tant que traducteur, il pratique un bon nombre d'autres idiomes. Pourtant, déclare-t-il, "je n'ai pas le temps d'apprendre l'estonien ou le maltais". Concernant la situation économique de son pays, la Grèce, il se dit chagriné, mais optimiste. Européen convaincu, il croit en la libéralisation de l'économie grecque. 
Vivre à Bruxelles, ville cosmopolite qui lui permet de rencontrer des gens venus de partout le rend heureux, et c'est l'essentiel. 

Les Assises européennes du plurilinguisme à Rome

                                      
Les Assises européennes du plurilinguisme auront lieu des 10 au 12 octobre 2012 à Rome, à l'Université La Sapienza. Vous pouvez y participer, c'est maintenant qu'il faut s'inscrire. Pour en savoir plus

Tous polyglottes ?


A priori, si vous lisez le français, vous êtes alors capable de comprendre de courts textes en catalan, roumain ou occitan. Pareil avec l'allemand, si vous maîtrisez la langue de Schiller, il vous est alors possible de déchiffrer un peu de danois, de suédois ou de norvégien. 

Dans le cadre de la journée européenne des langues, la BPI propose ateliers et débats au centre Pompidou, les 27/28 Septembre et 1er octobre 2012, sur le thème de l’inter compréhension entre les langues apparentées. Il s'agit d'une méthode originale privilégiant la compréhension orale ou écrite plutôt que l'expression en langue étrangère. 

Programme: 

Jeudi 27 septembre 
18h à 20h • Atelier • Galerie Rambuteau • Bpi (sur inscription) 
Atelier d’intercompréhension entre langues germaniques 
Animé par Paul Grosserohde (réservé aux personnes ayant une bonne maîtrise de l’allemand écrit).

Vendredi 28 septembre 
18h à 20h • Atelier • Galerie Rambuteau • Bpi (sur inscription) 
Atelier d’intercompréhension entre langues romanes Animé par Annie Dommanget

Ateliers gratuits, ouverts à 20 personnes sur inscription : Tél. 01 44 78 45 24 ou gatto@bpi.fr
Lundi 1er octobre 
19h • Débat • Petite Salle • Centre Pompidou (Entrée libre) 
Réfractaires aux langues les Français ? Pourtant au début du XXème siècle, la plupart étaient bilingues, pratiquant aussi une langue régionale. Aujourd’hui encore, avec les langues d’immigration le multilinguisme existe au moins dans le cadre familial. À l’occasion de la Journée européenne des langues, état des lieux de la situation linguistique : l’apprentissage des langues progresse-t-il ? Quel rôle la transmission familiale joue-t-elle au regard de l’école ? Dans le monde du travail, la pratique des langues étrangères est de plus en plus exigée. Quelles sont les langues parlé s ? Dans quelle mesure la maîtrise de plusieurs langues change-t-elle notre rapport au monde ?

Avec 
Christine Deprez, linguiste, professeure d’université, Université Paris Descartes, Michael Edwards, poète, professeur honoraire au Collège de France Jean-Claude Lasnier, expert auprès du Conseil de l’Europe pour les langues

Débat animé par Pierre Janin, chargé de mission à la Délégation générale à la langue française et aux langues de France

Concours Juvenes Translatores 2012


Inscriptions entre le 1er septembre et le 20 octobre


Le concours "Juvenes Translatores" (en latin: "jeunes traducteurs") a été lancé en 2007 pour les élèves des écoles secondaires de l'Union Européenne, par la Direction générale de la Traduction, la DGT, de la commission européenne. 
Après s'être inscrits par internet, un tirage au sort désigne les écoles sélectionnées pour chaque pays de l'UE pour le concours, en fonction du nombre de siège dont l'état d'origine de l'établissement dispose au Parlement Européen. 

Le jour du concours, les élèves traduisent donc un texte sous la surveillance d'un professeur. Les 27 écoles gagnantes (une par pays) effectueront un voyage de 3 jours à Bruxelles et recevront un trophée. 

A noter que le jury est composé des traducteurs officiels de la DGT.... les lauréats seront peut être appelé à en faire partie un jour qui sait?




La traduction comme miroir : repenser les échanges culturels euro-méditerranéens

mercredi 26 septembre 2012, à Paris


à la Comédie française 
théâtre du Vieux-Colombier 
de 9h00 à 17h30

Transeuropéennes et la Fondation Anna Lindh ont publié en juin 2012 un document sans précédent,l’État des lieux de la traduction dans la région euro-méditerranéenne, réalisé avec une quinzaine de partenaires de toute la région euro-méditerranéenne. Fruit d’un travail collectif de 2 ans, l’État des lieux de la traduction tend au partenariat euro-méditerranéen un miroir : à la lumière de la traduction, quelle est en effet la réalité de nos échanges ?
L’État des lieux propose une approche radicalement nouvelle, puisqu’il se penche sur la chaîne de la traduction, c’est-à-dire l’ensemble des acteurs engagés dans le processus : auteurs, traducteurs, éditeurs, libraires, bibliothécaires, critiques, organismes de soutien. Il est fondé sur des analyses quantitatives (avec des données chiffrées jusque-là inexistantes) et qualitatives.
Il éclaire le rôle crucial de la traduction des savoirs en sciences humaines, des littératures, du théâtre, dans le développement d’une interculturalité, tout en mettant en lumière les nombreuses questions qu’elle pose en termes économiques, culturels, politiques.
Au-delà des constats, l’État des lieux porte une vision politique de la traduction, au sens de la construction du commun,et pose les jalons d’un programme euro-méditerranéen de nature structurante.
Pour en débattre publiquement et réfléchir aux actions à conduire, un colloque de restitution est organisé, à l’occasion de la Journée européenne des langues, par Transeuropéennes, la Délégation générale à la langue française et aux langues de France, la Comédie française, le Festival d’Avignon 2014, en partenariat avec la Fondation Anna Lindh, l’Institut français, la Maison Antoine Vitez.
Des auteurs, traducteurs, éditeurs, directeurs de bibliothèque, critiques littéraires, responsables de programmes d’aide à la traduction, chercheurs et universitaires discuteront des maillons faibles de la chaîne de la traduction, des complémentarités et alliances à créer, des effets d’hégémonie et des conditions d’égalité de l’échange, des enjeux esthétiques et de représentation.
Source: APLV




Colloque franco-belge : « Le français langue d’intégration : quels accompagnements ?





Et si l'intégration durable des immigrants dans la société passait par l'apprentissage de la langue? La théorie n'est pas nouvelle, et c'est tout l'enjeu de ce colloque franco belge, intitulé "le français, langue d'intégration, quels accompagnements?" qui se tiendra à Reims les 24 et 25 septembre prochain. 
L'apprentissage de la langue n'est pas réduit à l'obtention d'un certain niveau d'expression oral et écrit, c'est surtout entrer dans un système complexe, où l'on retrouve des dimensions socio-culturelles. La communication ne se limite en effet pas à la capacité de savoir parler dans une langue, mais à savoir être entendu et compris. 
L'objectif de ce colloque est donc de faire le point sur l'apprentissage du français, avec toutes les dimensions socio-culturels inhérentes à la démarche d'intégration. 

Programme pour la rentrée

Le site de l'association des professeurs de langues vivantes propose plusieurs rencontres, pour la rentrée 2012, voir même pour la fin de l'été.


d'abord, les rencontres occitanes en Provence: 

-> Les Rencontres occitanes en Provence 2012 se dérouleront du 31 juillet au 2 août et/ou du 3 (14h) au 6 d’août 2012 (14h), au Centre de Vacances « Le Rocher », 

Le Fugeret, commune d’Annot (04), dans les Alpes de Haute Provence.    Les participants peuvent s’inscrire soit pour la semaine complète soit pour le premier séjour (mardi 31 / mercredi 1 / jeudi 2) ou encore pour le second (vendredi 3 (14h) / samedi 4 / dimanche 5 / lundi 6 (14h)).    L’ambition des Rencontres est de promouvoir et diffuser la langue et la culture occitanes… de donner aux stagiaires des outils et des compétences qui les aideront à la transmettre et à la socialiser dans les variétés de notre région qui sont le provençal, l’alpin et le niçois…


Ensuite, la Journée de recherche-action : « Grandir avec plusieurs langues : comment faire du bilinguisme un atout? 


-> Organisée par l’Association DULALA (D’une Langue à l’Autre), en partenariat avec la DGLFLF, le Conseil Général de Seine Saint-Denis et la Vile de Montreuil.


La langue maternelle peut-elle être une ressource pour l’apprentissage du français ? Quelles sont les conditions pour un bilinguisme heureux ? Quelles actions peuvent être mises en place ? Quels sont les résultats acquis ? Quelles perspectives ?
-> Organisés par les agences nationales des 33 pays participant au programme européen d’Éducation et de Formation tout au long de la Vie, les séminaires de contacts offrent à des pairs européens, l’opportunité de monter conjointement un futur projet, en lien avec une thématique précise.
Ces séminaires de contact se déroulent en anglais.

Et pour fini: l'Appel a contribution pour la journée d’étude de l’AFDA : « L’enseignement de l’arabe en France, vu de tous les points de vue"
-> La situation de l’enseignement de la langue arabe en France est, aujourd’hui, préoccupante. Ses caractéristiques varient entre dispersion, instabilité, positions variables de l’institution et difficulté des praticiens sur le terrain. Ainsi, l’Association Française des Arabisants organise une journée d’études intitulée L’enseignement de l’arabe en France, vu de tous les points de vue, à l’IUFM d’Aix en Provence le samedi 2 Février 2013, de 9h à 17h.
Dispersé, l’enseignement de l’arabe est assuré par l’éducation nationale, "de l’école primaire à l’université" comme aime à le répéter un certain discours de circonstance ; il l’est aussi dans le cadre de l’Enseignement des Langues et Cultures "d’Origine", pris en charge par l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, en collaboration avec l’Éducation Nationale ; il est également assuré par de nombreuses associations, confessionnelles ou laïques… Il est ainsi difficile à évaluer avec précision…
Instable, l’enseignement de l’arabe dépend des décisions, parfois inattendues, de l’Éducation Nationale. L’exemple des concours de recrutement des enseignants est révélateur : l’on se rappelle la menace qui a pesé sur l’agrégation d’arabe l’année de son centenaire, en 2006 ; en 2011, le CAPES a été suspendu ; il a été rétabli en 2012.
La position politique vis-à-vis de l’enseignement de l’arabe en France est elle aussi variable et dépend peut-être davantage de critères "diplomatiques" que de critères objectifs. Les Assises de l’enseignement de la langue et de la culture arabes, organisées à l’initiative de Nicolas Sarkozy et tenues à l’assemblée nationale en 2008, avaient été clôturées par un discours garni de promesses prononcé par le ministre de l’éducation nationale de l’époque, Xavier Darcos, dont on attend encore les réalisations…
Sur le terrain, ce sont peut-être les enseignants qui souffrent le plus d’une situation marquée par une position souvent ambiguë des multiples échelons de l’administration et par des représentations sociales ne relèvent pas toujours d’un simple regard porté sur une langue comme les autres. Le président précédent de l’AFDA, Benoît Deslandes, affirmait que "l’arabe est une langue plus étrangère que les autres". C’est toujours d’actualité.
À l’heure où l’institution donne le signe, encore bien timide, de s’être plus ou moins saisie du problème en rétablissant le Capes d’arabe, l’AFDA se doit plus que jamais d’être vigilante sur ce sujet, c’est une de ses fonctions premières. A ce titre, l’AFDA organise une journée d’études intitulée L’enseignement de l’arabe en France, vu de tous les points de vue. En effet, proposer une photographie de l’état actuel de l’enseignement de l’arabe en France et réfléchir ensemble sur ses perspectives d’avenir implique que soit pris en compte l’ensemble des points de vue des acteurs concernés : enseignants, personnels de direction des établissements scolaires, personnels d’inspection, parents d’élèves, élèves, étudiants, associations, points de vue, également, sur l’enseignement de l’arabe en France vu de l’étranger.

La motivation dans l'acquisition des langues secondes


Le quotidien canadien La Presse a publié récemment un article faisant état de la hausse de l’intérêt pour le mandarin face à l'anglais.  Beaucoup de jeunes semblent s’intéresser à l'étude du chinois, et ce pour des raisons diverses et variées. Cette étude n'est pas obligatoire, contrairement à l'anglais enseigné dès le primaire. 
Le constat fait par l'auteur, Tania Longpré, enseignante en francisation des adultes immigrés à la Commission scolaire de Montréal, est le suivant: les jeunes Québécois s'initie de façon rudimentaire à l'anglais, et ce par obligation plus que par choix. Bien que la scolarité de l'étudiant comporte plus d'heure d'anglais que de Chinois, la langue la plus facile à apprendre sera celle pour laquelle le jeune se motive. 

« Outils pour traduire. Français-anglais », de Jean Szlamowicz


A-t-on le droit de s’éloigner du texte de départ ? Peut-on changer l’ordre des mots ? Comment interpréter un énoncé ambigu ? Doit-on conserver les métaphores ? Faut-il explici­ter le contexte ? Pourquoi certains calques sont-ils possibles et pas d’autres ? Les questions de méthode ne manquent pas quand on traduit… Cet ouvrage explique les procédés de traduction que l’on peut mettre en place, propose des stratégies pour aborder les problèmes de fond et enseigne les bons réflexes pour les difficultés récurrentes.
Les textes sont intégralement traduits et les passages problématiques sont expliqués individuellement. L’analyse stylistique et linguistique qui est proposée permet de com­prendre les enjeux de chaque texte et de chaque passage. Les traductions ainsi justifiées permettent à l’étudiant de comprendre seul comment manipuler les deux langues et comment faire des choix qui ne soient ni trop loin ni trop près du texte.
L’ouvrage contient aussi un glossaire qui constitue un raccourci vers la terminologie linguistique. Quinze versions et cinq thèmes sont l’occasion d’explorer le passage d’une langue à l’autre dans les deux sens. Destinée aux étudiants de licence et classes préparatoires, aux étudiants qui ont besoin d’une aide pratique pour s’initier à la traduction, cette méthode s’adresse à tous ceux qui veulent apprendre à dépasser les contraintes du passage entre anglais et français.
Jean Szlamowicz est maître de conférences à Paris IV Sorbonne. Il est linguiste et traducteur, auteur de Détrompez-vous ! Les étranges indignations de Stéphane Hessel décryptées.
Caractéristiques : 240 pages, 19 € - ISBN : 978-2-7080-1346-9

Source: APLV 

Lectures d'été

Ils sont nombreux les magazines français à proposer pèle-mêle pour cet été, régimes et littérature.

Plusieurs traducteurs et interprètes profitent de cette période estivale pour prendre des congés bien mérités.

Alors tout en gardant un oeil ouvert sur le monde des langues, voici de quoi se divertir un peu: Mox's Book ! 

On ne présente plus Mox, ingénieur et traducteur, mais surtout bloggeur réputé. La lecture de son livre et de son blog laisse au linguiste une étrange sensation de "déjà vu", tant ses anecdotes sont communes à ceux de sa profession.

Quiproquos, petits coups de gueule (mais pas trop), et surtout humour, voilà de quoi se divertir pour nos professionnels des langues, en vacances au soleil, à la recherche d'un livre pour l'été. Et pour le retour au travail, pendant que d'autres suivent quotidiennement au bureau les aventures de Dilbert, le blog de Mox est mis à jour régulièrement, tout au long de l'année.





Les formulaires de notification de garde à vue traduits en 16 langues


Le ministère de la Justice français a décidé de proposer des formulaires de notifications de garde à vue en 16 langues, à savoir en allemand, anglais, arabe, cantonais, espagnol, hongrois, italien, mandarin, néerlandais, peul, polonais, portugais, roumain, russe, slovaque et tchèque.
Ces formulaires sont téléchargeables ici et vont permettre aux professionnels de mieux se faire comprendre auprès des personnes non francophones. La loi du 14 avril 2011 dispose que la notification de placement en garde à vue et les droits qui en découlent soient expliquées aux intéressées dans une langue qu'ils comprennent. 

Twitter en Basque

Actuellement disponible en 28 langues, Twitter ouvre son centre de traduction à la langue basque.

Twitter, le site de micro-blogging devrait être sous peu disponible en langue basque.Un appel aux linguistes basque vient d'être lancé sur le blog du réseau social. Twitter est un réseau social, qui permet aux utilisateurs de diffuser des messages courts (les "tweets") d'une longueur maximum de 140 Caractères. 
Actuellement disponible en 28 langue, Twitter cherche à développer son audience auprès des internautes de toutes nationalités. Des milliers de requêtes ont été reçu depuis l'ouverture l'année dernière, du centre de traduction
Fortement demandées, le basque,  le tchèque, l'ukrainien, le catalan, le grec, et  l'afrikaans sont les prochaines langues qui seront traduites pour Twitter. 
Le centre de traduction de Twitter nécessite l'aide des internautes pour traduire le site et les différentes applications. Après s'être enregistré et avoir choisi un langue, le linguiste peut commencer à traduire le site en lui même, ainsi que le site mobile et les applications pour smartphones et tablettes. Le centre  permet de créer des profils de traducteurs et de commenter certaines traductions.  
Le linguiste Kevin Patrick Scannell, sur le site indigenous, établit une liste de 70 langues minoritaires, et sur le site de micro blogging, le basque arriverait en 2ème position dans cette liste, avec un peu plus de 7 000 utilisateurs.Twitter jouit d'un succès croissant dans les communautés d'internautes de langues minoritaires.

Les trésors insoupçonnés de l’Index Translationum


L’Index Translationum permet d’effectuer toutes sortes de recherches permettant d’identifier les principaux courants dans circulation internationale des livres, de sonder les zones d’influence des langues, de découvrir les intérêts des lecteurs suivant l’époque ou la région dans laquelle ils vivent.
L’Index Translationum est le plus ancien programme de l’UNESCO. Né au sein de la Société des nations, il fête cette année son 80ème anniversaire. Ce 23 avril 2012, il est au cœur de la célébration de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur.
À cette occasion Le Courrier de l’UNESCO vous invite à lire son dossier sur l’Index qui retrace son histoire de 1949 à nos jours.


- L’index Translationum et la sociologie de la traduction : comprendre les échanges culturels internationaux, 2012
- Traduction, par Octavio Paz, 1986
- L’Unesco à travers ses publications : plus de 7.000 ouvrages en 70 langues, 1978
- Des traductions en 151 langues : parmi les importantes manifestations marquant le 60e anniversaire de la révolution d’octobre, une grande exposition de traductions à Moscou, 1977
- Répertoire annuel des traductions, 1963
- Les Portes closes : la traduction, clé de la connaissance, 1963
- D’une langue à l’autre : répertoire international des traductions, 1962
- Le Quatrième Index translationum accueille Mme Bovary en tamoul, 1953
- Index translationum, 1949
Les archives complètes du Courrier, depuis le premier numéro publié en 1948, sont disponibles.
Vous pouvez consulter plus de 700 numéros en anglais, espagnol et français. Les versions arabe, chinoise et russe sont systématiquement numérisées à partir de 2010. La version portugaise est disponible depuis 2008.

Source: APLV

Mexique: L'enseignement Bilingue en Français

Avec un peu plus d'une quarantaine de sections bilingues francophones, d'après les chiffres de la dernière rentrée scolaire, le Mexique devrait bénéficier d'une aide spéciale de l'Ambassade de France pour soutenir cet effort linguistique. 


Un Plan d'action a été mis en place, basé sur 3 initiatives:

     - une rencontre des directeurs généraux des grands lycées publics dotés de sections bilingues francophones
     - un séminaire de formation pédagogique pour les professeurs de français et de DNL
     - un programme de bourses d'études en France pour les responsables pédagogiques et les professeurs des sections bilingues francophones
Une première rencontre de directeurs a eu lieu dans la capitale du Mexique le 14 mars dernier, en présence du service de coopération linguistique et éducative de l'ambassade de France. 
Cette évènement a permis de fait le bilan du système éducatif bilingue francophone au Mexique. L'objectif pour les participants est de partager leurs expériences éducatives, et de promouvoir ensemble, un réseau d'établissements d'excellence. 

Abus d'anglais au travail dangereux?


Tenu à Paris le 8 mars 2012, le colloque était organisé par le syndicat d'encadrement français CGC (Confédération générale des cadres) et soutenu par l'Organisation internationale de la francophonie.

L'anglais dans les entreprises à vocation internationale, basées dans des pays francophones, s'impose de plus en plus. Nécessité, mondialisme, conformisme, la pratique de la langue de Shakespeare est en passe de devenir la règle. 

Pourtant, le recours systématique à l'anglais n'est pas sans conséquences sur les salariés qui ont pour devoir de parler une langue qu'ils ne maîtrisent pas complètement. 

Le syndicat français CFE-CGC sous le haut patronage de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a organisé un colloque sur le "tout-anglais" dans l'entreprise, et apporte pour la première fois des constats et des analyses inédits.  

Ci dessous, l'article de TV5Monde Par Pascal Hérard auquel nous opposons celui de Nicolas ROOS, dirigeant du Wall Street Institute dans Le petiteconomiste!

Par Pascal Hérard
Stress, angoisse, perte de performance professionnelle, problèmes de concentration, sensation de dégradation de ses compétences… les témoignages projetés en vidéo sur écran géant ou ceux des personnes présentes dans la salle sont édifiants. Les cadres expriment leur désarroi face à l'obligation de devoir travailler en anglais. La maîtrise de l'anglais, même quand elle est bonne, place les employés des entreprises internationales en situation d'infériorité et amoindrit leurs performances. "On ne peut pas être pointu, précis en anglais comme en français. Convaincre un auditoire, rester concentré dans une langue étrangère, ce n'est pas la même chose que dans sa langue maternelle. On a parfois l'impression d'être nuls, de ne pas faire correctement notre travail. Il y a une frustration, une sensation d'incompétence difficile à gérer", témoigne l'un d'entre eux.
De nombreux documents sont en anglais au sein des entreprise et la concentration que requiert cette lecture pèse elle aussi dans la balance : la peur de se tromper, de ne pas bien interpréter certain détails l'emporte sur la performance. La hantise de commettre des erreurs à cause de l'anglais est réelle chez les cadres des entreprises françaises, particulièrement celles qui travaillent à l'international : bancaire, informatique et télécommunications, automobile. Ce phénomène, loin d'être marginal, devient une souffrance au travail, cause de dépression et de démotivation pouvant même mener dans certains cas extrêmes à des suicides.

L'anglais : un "plus" pour l'économie ?
Pour le salarié, il apparaît que la maîtrise d'une langue étrangère engendre un revenu plus élevé. Une étude effectuée auprès d'un panel d'employés du même âge avec des compétences, des expériences professionnelles et un niveau d'éducation équivalents indique un niveau de salaire supérieur de 18% au Canada pour les bilingues, de 14% en Suisse et de 18% en France. Une autre étude a voulu calculer ce qu'engendrerait une "amnésie subite de toute langue étrangère" : avec la maîtrise seule de la langue maternelle dans les entreprises. L'impact économique de la perte de maîtrise des langues étrangères sur l'économie serait considérable, autour de 10 points de PIB (Produit intérieur Brut).
De façon étonnante, et d'un point de vue macro-économique, l'hégémonie de la langue anglaise peut grever la compétitivité économique, engendrer des coûts. Il y a par exemple une économie de la traduction des langues européennes vers la langue anglaise qui produit un transfert de valeur de l'ordre de 10 à 17 milliards d'euros vers les pays anglophones. Les brevets déposés par des entreprises européennes sont à 50% en allemand, puis en français, en italien, les pays anglophones n'étant qu'en cinquième position. Le coût d'accès à la protection de la propriété intellectuelle est de 22% et passe à 25% dans le cadre du "tout-anglais". L'anglais dans l'entreprise comme facteur de performance économique ne semble pas parfaitement établi.

Une langue n'est pas seulement un code
Alors que la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne stipule l'égalité des langues, que la commission européenne indique une maîtrise de langue anglaise dans l'union de 56%, la réalité est toute autre : il n'y aurait en réalité dans l'union que 13,5% des salariés avec une maîtrise de l'anglais et 15% se considérant comme "bons" en anglais. Une discrimination sur la maîtrise des langues, et plus particulièrement de l'anglais existe et pose de plus en plus problème. Comme un conférencier le rappelle "commander un café en anglais n'est pas la même chose que parler avec son chef. Une langue n'est pas seulement un code, elle est une façon de transmettre des liens affectifs et psychologiques. Comment voulez-vous vous en sortir stratégiquement dans une négociation d'affaire ou d'évaluation si vous êtes dominé ? Et si vous devez le faire en anglais, avec des anglophones en face de vous, vous l'êtes obligatoirement !"
L'anglais managérial n'est pas le même que l'anglais "first-aid", cet anglais de dépannage utilisé dans beaucoup de rencontres informelles internationales. Le contexte de pouvoir, d'inégalités que créé le "tout-anglais" est réel : des stratégies d'exclusions, d'impositions d'idées, de prises d'intérêts par ce biais existent comme les confusions qu'il peut engendrer. "Un formulaire en anglais ne sera pas compris exactement de la même manière à Milan qu'à New-York", explique un intervenant, "et pourtant il y a exactement les même mots, je sais par exemple que sur le harcèlement, la compréhension du sujet étant très différente entre les pays, il est dangereux de ne pas passer par une traduction pointue."

Quand la complexité des langues est niée…
La fracture linguistique peut s'avérer dévastatrice, même si il y a nécessité d'utiliser épisodiquement l'anglais dans le cadre de certaines situations bien précises. Des études neurophysiologiques indiquent la mobilisation de beaucoup plus de circuits neuronaux lors de l'utilisation d'une langue étrangère, abaissant par la même les autres facultés intellectuelles du locuteur. Mais le problème d'une hégémonie linguistique est encore plus vaste et touche à des notions sociologiques, psycho-affectives qui ne doivent pas être écartées : le tout-anglais produit des situations très étranges et négatives. Les exemples sont nombreux : l'entreprise-monde, comme elle est appelée par plusieurs conférenciers met des dispositifs en place en dehors de toutes réalités : "Outil lead" allié à un projet "performing" se mêlent à des "nine box" pour au final générer un environnement professionnel où la culture n'existe plus, avec un personnel pris dans une sorte d'environnement qui ne correspond plus à rien de connu. Le problème de la nuance dans la langue est bien entendu lui aussi posé : comment s'exprimer dans la complexité avec une langue étrangère réduite à un "globish" (global english, anglais de bas niveau utilisé un peu partout sur la planète, ndlr) uniquement destinée à fabriquer un espace de communication minimal ?

Sortir du tout-anglais
Si le problème de la maîtrise de l'anglais ne concerne pas l'ensemble des salariés de langue francophone il touche tout de même entre 25% et 37% d'entre eux. Il existe des lois nationales et européennes censées encadrer l'utilisation des langues étrangères, comme la loi Toubon en France, loi offrant un droit imprescriptible à s'exprimer en français et recevoir une réponse en français. Les intervenants du colloque rappellent qu'une langue commune est considérée comme un outil d'égalité, créé une exigence de respect, de dignité, et même s'il ne faut pas exagérer le phénomène de l'imposition de l'anglais dans les entreprise françaises dont 80% utilisent la "langue de la république", il est indispensable de ne pas sous-estimer le phénomène et ses conséquences.
Des propositions sont en cours de la part des syndicats, des CHSCT, pour pallier aux problèmes et souffrances engendrés par le "tout-anglais" dans l'entreprise. Celles-ci pourraient être par exemple la gestion et la valorisation des compétences linguistiques dans l'entreprise, avec un recensement et des évaluations précises de celles-ci. La création de médiateurs linguistiques, l'imposition d'une formation à l'anglais pour les personnels ayant des obligations à travailler avec cette langue, le déploiement de traducteurs automatiques informatiques…
Pour conclure, le linguiste et maître de conférence, Michael Oustinoff apporte lui aussi sa pierre à l'édifice : "il n'y a pas de solution simple à un problème complexe, mais nous savons que la promotion du multilinguisme est essentielle. La Lingua franca qu'est l'anglais aujourd'hui n'est pas vouée à perdurer éternellement et certains spécialistes annoncent même sa disparition (comme Lingua franca, commune à la planète) en tant que telle au milieu du XXIème siècle à cause, ou grâce à l'importance des pays émergents comme l'Inde, le Brésil cumulée la perte d'influence des USA. Et puis il ne faut pas oublier qu'on peut avoir une connaissance d'une langue sans la parler et communiquer chacun dans la sienne propre : je ne parle pas l'italien mais le comprend très bien, comme beaucoup de Français, et les italiens me comprennent eux aussi facilement. Le multilinguisme à promouvoir est complexe, mais si il est organisé de façon intelligente, avec des systèmes d'entraides entre salariés par compétences linguistiques il pourrait permettre cette sortie du "tout-anglais" sans empêcher les échanges entre partenaires de langues différentes".

 Nicolas ROOS, dirigeant du Wall Street Institute. 
Les marchés s’ouvrent de plus en plus à l’international et les entreprises doivent pouvoir communiquer facilement avec leurs interlocuteurs internationaux. La pratique de l’anglais commercial se révèle alors être un atout indéniable. Nous avons voulu recueillir l’avis d’un dirigeant de centre de formation nouvellement installé à Poitiers : Nicolas ROOS, dirigeant du Wall Street Institute.
LPE : "Les français ne sont pas très familiers avec les langues étrangères, est ce que cette étiquette s’applique aussi dans la région ?
Nicolas ROOS : Sans hésitation oui, malgré l’afflux depuis de nombreuses années de Hollandais puis de Britanniques dans la région, les poitevins souffrent des mêmes difficultés que les autres Français. Cela s’explique naturellement par l’uniformité du système éducatif français.
LPE : Est ce que les entreprises recrutent de plus en plus des personnes bilingues pour développer leurs marchés à l’export ou forment leurs collaborateurs ?
NR : Les entreprises de la région, soit naturellement, soit poussées par les associations ou autre groupements professionnels s’ouvrent de plus en plus à l’international.
Cette ouverture les oblige à détenir des capacités d’expression en anglais qu’elles ne possèdent pas pour la majorité d’entre elles. Cette compétence nouvelle n’efface pas pour autant celles déjà détenues par les collaborateurs des entreprises. Ces dernières sont donc obligées de former ceux de leurs collaborateurs qu’elles estiment devoir utiliser l’anglais comme nouvel outil de communication. Par ailleurs, recruter des personnes bilingues est quasiment impossible sur le marché du travail actuel. 
Le niveau moyen en anglais au sortir du Bac est très faible et rares sont les écoles qui permettent à leurs étudiants d’approcher le bilinguisme.
La norme du moment fixe l’anglais opérationnel pour des personnes issues des écoles d’ingénieurs et de commerces à un score de 750 point au test TOEIC. Cela est déjà une bonne chose mais ne garantit pas le caractère opérationnel de la personne. En clair, seules les écoles imposant une scolarité en anglais donnent les moyens à leurs élèves d’aborder sereinement le marché du travail et aux entreprises d’être certaines des qualités linguistiques des postulants.
LPE : Est-il incontournable aujourd’hui de maîtriser un minimum de notions 
en langue anglaise pour développer un business ou pour s’ouvrir à l’international, notamment à travers Internet ?

NR : La plupart des entreprises externalisent la création de leurs sites Internet et n’ont donc pas besoins de maîtriser l’anglais pour cela. Ces sites doivent en revanche tous être traduits en anglais pour pouvoir s’attaquer aux marchés internationaux.
Quant à savoir si la maîtrise de l’anglais est incontournable pour développer un business et s’ouvrir à l’international, la réponse est évidement oui. Laurence Parisot l’a rappelé lors d’une interview récente, les entreprises doivent faire l’effort sur la formation en anglais de leurs salariés si elles veulent pouvoir être compétitives sur les marchés internationaux.
LPE : Quels sont les produits de formation que vous proposez chez WSI ?
NR : Wall Street Institute est un centre de formation à l’anglais. Former des « non anglophones » à l’utilisation de l’outil de communication « anglais » est notre métier depuis plus de 30 ans. Pour ce faire, nous utilisons une pédagogie ciblée s’appuyant sur le processus naturel d’apprentissage de la langue maternelle. C’est donc par la pratique que nos stagiaires progressent. Nous leur proposons d’atteindre le niveau d’anglais général de leur choix ou encore d’améliorer leur anglais professionnel. Nous pouvons également proposer des formations spécifiques « métier » aux entreprises qui le souhaitent.
LPE : En quoi votre offre est elle différente de vos concurrents qui proposent de l’apprentissage à distance, ou grâce à un logiciel notamment ?
NR : Si les outils ont évolué pour s’adapter aux nouvelles technologies, la méthode pédagogique de Wall Street Institute n’a pas changé depuis sa création. Longtemps décriée, l’utilisation du multimédia a été adoptée par la quasi-totalité de nos concurrents et certains en font même un usage exclusif. Cette utilisation ne les a pourtant que très peu rapprochés de notre méthode car notre approche de l’apprentissage de la langue est globale.
Notre offre est un ensemble d’apprentissages cohérents, construits comme un tout et non comme des éléments disparates, juxtaposés dans un catalogue de cours. L’outil multimédia est indissociable des cours avec professeurs et les uns sont conçus pour compléter les autres. Il s’agit d’un mixe entre apprentissage et mise en pratique. C’est grâce à cette méthode que nos résultats sont excellents et que nous pouvons nous permettre de les garantir. Enfin, notre engagement à l’atteinte d’un objectif pour chacun de nos stagiaires, quelques soient les moyens à consentir et sans coût supplémentaire, fait que nous partageons avec nos clients un but commun. Plus nous sommes professionnels dans notre démarche, plus vite nos stagiaires atteignent leur objectif et moins ils nous coûtent, moins bien nous les formons, plus longue est leur formation et plus ils nous coûtent.
LPE : Pouvez-vous présenter votre parcours professionnel, puisque vous avez repris cette entreprise poitevine il y a peu de temps ?
NR : C’est un parcours quelque peu atypique qui m’a amené à la tête de cette entreprise puisque j’ai passé les 18 premières années de ma vie professionnelle dans l’armée. La toute récente réforme des armées devrait cependant rendre ce parcours moins rare. Mon parcours militaire a commencé comme aspirant, chef de peloton de chars en 1990. Après avoir intégré le corps des officiers de carrière en 1994, j’ai servi pendant 10 années dans des régiments des Troupes de Marine au Mans, à Tahiti et à Noyon. J’y ai tenu les fonctions de chef de section, commandant de compagnie et officier opérations. C’est lors de la dernière opération extérieure à laquelle j’ai participé en 2005 – 2006, en AFGHANISTAN, que j’ai décidé de quitter l’armée. Il m’a ensuite fallu une année pour mûrir cette décision et encore une année pour la transformer en réalité.
Le passage du monde militaire à celui de l’entreprise est un cap très intéressant mais également compliqué à gérer. Il est en effet difficile de transformer, ou au minimum d’adapter ses compétences militaires à l’entreprise. J’ai passé ma dernière année de service à l’ENSOA de Saint –Maixent où je commandais une compagnie d’élèves sous-officiers et lorsque j’ai trouvé un centre de formation en vente, il m’a paru évident que c’était là le type d’entreprise pour lequel j’étais le mieux armé."