de l'Usage de l'Anglais en France..... ou pas!


Début Janvier, le blog du SNIRS publiait un billet, repris par la suite par plusieurs autres blogs, concernant l'usage de l'anglais dans le cadre d'institutions ou d'organismes français. En fait, la polémique est venue du fait que l'AFD (Agence Française de Développement)  ait demandé lors d'un appel à contribution pour une conférence à Paris, des réponses exclusivement en Anglais. De la part d'un établissement public agissant pour le compte de la France,  c'est une démarche assez surprenante.


Pour ceux qui ont jusqu'alors repris l'article du SNIRS et crient au scandale, il s'agit là d'une volonté d'enterrer la langue française. La langue de Shakespeare prend le pas sur celle de Molière dit-on, et d'ailleurs, d'après une enquête réalisée sur le stress au travail, 31% des cadres parlent une langue étrangère régulièrement dans le cadre de leur vie professionnelle, ce qui certainement serait une source de stress supplémentaire, mais en plus, serait discriminatoire envers les personnes ne parlant que leur langue maternelle.

Evidemment, ça n'est pas très "délicat" d'exiger l'usage de la langue anglaise en France, au sein d'un organisme Français. Et pourtant!

D'une part, l'AFD est un organisme français oeuvrant .... à l'étranger. N'est pas normal dans ce contexte, même pour une rencontre à Paris, de parler Anglais, ne serait-ce que vis à vis des interlocuteurs étrangers? Par ailleurs, force est de constater que le web regorge d'articles en tout genre, faisant état du mauvais niveau d'anglais des français. La demande de l'AFD finalement va dans ce sens contraire de ce constat d'échec linguistique. Demander à des participants à une conférence qui aura un caractère international de parler anglais ne semble pas aberrant. Parce que, qu'on le veuille ou non, c'est un état de fait: la langue de Shakespeare est celle qu'on utilise en premier lorsqu'on se trouve face à un interlocuteur qui ne parle pas notre langue maternelle. Vous arrivez en Chine, et vous ne parlez pas Chinois et votre interlocuteur ne parle pas français, à part l'anglais vous essayez quelle langue?

Un traducteur Interprète qui accompagnait les chefs d'état français lors de leurs visites vers leurs homologues étrangers, justifiait cependant l'usage de la langue de Molière en disant: "dans notre langue maternelle, nous disons ce que nous voulons, dans une langue étrangère, nous disons ce que nous pouvons" et il ajoutait que les chefs d'état qui avaient fait appel à lui.... parlaient pourtant très bien anglais (vous l'aurez compris, il s'agissait d'un interprète FR-EN).

Pour en revenir au cas de l'AFD, il est certainement primordial lorsqu'on travaille dans un contexte international, de parler anglais. La connaissance de cette langue ou même simplement que d'une autre langue que sa langue maternelle est certainement un "plus" pour un candidat sur le marché de l'emploi, compte tenu du monde dans lequel nous vivons.

Mais si notre traducteur/ interprète a raison, peut être serait il bon d'envisager de laisser s'exprimer les participants à une conférence internationale, dans leur langue maternelle dans la mesure du possible, et prévoir  de mettre en place.... un staff de traducteurs et d'interprètes?